Associated Press (AP) et Canoë
12/09/2007 14h09
Voyant leur sous-sol se remplir d’eau lors des récentes inondations, Larry et Nancy MacLennan ont vite déménagé l’ordinateur au rez-de-chaussée avant d’évacuer les lieux. L’eau a toutefois continué de s’élever, remplissant la majeure partie de cette maison de deux étages et submergeant l’ordinateur familial pendant des heures.
Au cours des jours suivants, la famille s’est préoccupé des dommages subis par leur maison de Minnesota City, au Minnesota. Puis, lorsqu’ils se sont rappelés que l’ordinateur contenait des milliers de photos, dont certaines remontant à plus de 70 ans, les MacLennan ont craint d’avoir perdu pour toujours ces précieux fichiers.
Leur fille, Jenna MacLennan, 35 ans, avait entendu parler que des firmes spécialisées sont maintenant capables de récupérer des données entreposées sur des disques durs extrêmement endommagés. En l’espace de quelques jours, des experts avaient récupéré tous les fichiers des MacLennan.
«Nous en sommes fort heureux», a dit Jenna MacLennan, responsable de comptes chez un manufacturier d’équipement électronique. «Avec l’eau, la boue et tout, nous ne savions vraiment pas à quel degré de corrosion ou de dommages nous avions affaire.»
Typiquement, les disques durs cessent de fonctionner lorsque leurs parties mécaniques s’usent, mais les disques durs tendent à offrir une résistance remarquable aux éléments externes tels l’eau d’une inondation», a dit Richard M. Smith, consultant en sécurité et en vie privée informatique pour Boston Software Forensics.
«Un disque dur est un appareil hermétiquement scellé», a souligné M. Smith. «Dans la plupart des cas, l‘eau ne se rend même pas au disque lui-même.»
Les propriétaires d’ordinateurs endommagés par le feu ou l’eau présument habituellement avoir perdu pour toujours leurs fichiers, leurs photos, leurs dossiers et leurs mots de passe. Pas nécessairement, disent les experts informatiques, expliquant qu’on peut récupérer au moins certaines données d’à peu près n’importe quel disque dur ou autre appareil d’entreposage électronique endommagé. Le nombre de compagnies accomplissant ce genre de boulot a d’ailleurs crû avec le reste de l’industrie informatique.
«Nous avons récupéré des données sur un portable échappé d’un hélicoptère et d’un autre qui avait passé l’année dans l’océan», a dit Todd Johnson, vice-président directeur chez Kroll Ontrack, dont les ingénieurs ont aidé les MacLennan. «Une fois, les disques durs étaient transpercés de trous de balle.»
À titre de service rendu aux victimes des inondations du mois dernier qui ont affecté le Wisconsin, l’Illinois, le Minnesota, l’Ohio et l’Oklahoma, Kroll Ontrack assume une partie des coûts liés à la récupération de données, ne facturant qu’un frais fixe de 850$, dont 10% sont remis à la Croix-Rouge.
La compagnie d’Eden Prairie, au Minnesota, est l’une de plusieurs firmes offrant des services semblables à des prix voisins, dont SalvageData Recovery Lab à Stanford, Connecticut et First Advantage Data Recovery Services à Irving, au Texas. Les compagnies facturent de 400$ à 2500$ pour une récupération typique, le prix variant en fonction de plusieurs facteurs dont la proportion de données récupérables.
Les compagnies spécialisées dans la récupération de données utilisent des méthodes propriétaires pour y parvenir, transférant les fichiers dans leur propre environnement, où des ingénieurs peuvent déterminer lesquels sont effectivement récupérables. Le processus de récupération implique de creuser sous les fondations du système d’exploitation, a expliqué M. Johnson.
Les données peuvent être récupérées d’ordinateurs Windows et de Mac d’Apple et même à partir de iPod ou de téléphones cellulaires. Les ingénieurs renvoient ensuite au client les fichiers récupérés sur CD, DVD ou encore, sur un nouveau disque dur.
L’utilisateur typique d’un ordinateur sait qu’il doit effectuer régulièrement des copies de sauvegarde de ses fichiers, a dit M. Johnson, mais plusieurs d’entre eux conservent ces copies si près de l’ordinateur qu’elles sont détruites en même temps que l’ordinateur. Il recommande donc de conserver les copies de sauvegarde loin de l’ordinateur, dans un coffret de sûreté à la banque, par exemple.
Le fait que des experts soient en mesure de récupérer des données entreposées sur des disques durs endommagés par l’eau, le feu ou même un marteau pilon est une arme à deux tranchants. Parfois, une personne qui se débarrasse d’un vieil ordinateur souhaite effectivement la destruction du disque dur, afin d’éviter que l’on accède à des renseignements confidentiels. Comment s’assurer alors que son disque est détruit de façon irrécupérable?
Certains experts suggèrent d’exécuter un programme spécial qui efface à répétition les données contenues sur le disque. D’autres estiment qu’il est préférable de conserver le disque dur et de jeter le reste de l’ordinateur. L’option la plus extrême demeure de mettre en pièces physiquement le disque dur et de disposer ensuite des composantes en divers endroits.
Alors que Jenna MacLennan consulte les photos numériques de sa grand-mère et des parents de cette dernière, elle dit que la récupération de leurs fichiers s’est avéré un rayon de soleil au milieu de la sombre tragédie qui n’a laissé de la maison familiale qu’un toit se balançant sur une charpente de 2 x 4 dénudés.
«Lorsque vous pouvez récupérer votre histoire, vos photos, cela donne le sentiment de retrouver ses racines», dit-elle. «Il est réconfortant de constater que ses souvenirs n'ont pas tous été emportés.»
http://www2.canoe.com/techno/nouvelles/archives/2007/09/20070912-140904.html
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